La médecine du travail mise sous contrôle du patronat
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A la faveur du projet de loi sur les retraites, le gouvernement d’apprête à faire passer en catimini sa réforme de la médecine du travail
Ce texte consacrera la mort de l’indépendance de la médecine du travail en la plaçant sous la coupe des employeurs.
Imaginons un instant les médecins du travail de France Télécom ou de Renault contrôlés par les directions de ces tout puissants groupes. Que deviendrait la prévention des risques et notamment celle des risques psychosociaux ?
Désormais l’amendement 730 définit ainsi la médecine du travail : « conduire des actions de santé au travail visant à préserver la santé physique et mentale des travailleurs, tout au long de leur parcours professionnel, et à les maintenir dans l’emploi  ».
On est donc loin de la mission initiale de « prévenir toute atteinte à la santé des salariés dans le cadre de leur travail  » et l’on confond à l’évidence la prévention des risques et la gestion des risques.
En remettant ainsi en cause l’indépendance des médecins du travail et en envisageant même de confier le suivi médical de certaines catégories de salariés à des médecins non spécialisés, le gouvernement a décidé de s’asseoir sur les règles de déontologie médicale afin de placer la médecine du travail à la botte du patronat, satisfaisant une fois de plus une revendication du MEDEF.
Maintenir vaille que vaille le salarié dans l’emploi, voilà l’objectif à peine dissimulé de cette réforme qui vise bien entendu à limiter au maximum dans les prochaines années les départs en retraite anticipée, d’où la cohérence avec la réforme en cours des retraites.